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Décret Tertiaire : les obligations pour le secteur de la santé et du médico-social ?

Rédigé par ALTEREA | 21/02/2025

Le Décret Tertiaire, instauré dans le cadre de la loi ELAN, impose aux bâtiments à usage tertiaire de plus de 1000 m² une réduction progressive de leur consommation énergétique. Ce dispositif impacte directement le secteur de la santé et du médico-social, qui comprend les hôpitaux, cliniques, EHPAD, et autres établissements accueillant des personnes en situation de dépendance. 

Face à ces obligations, les propriétaires de ces bâtiments doivent anticiper les transformations nécessaires afin d’atteindre les objectifs réglementaires et d’optimiser leurs performances énergétiques.

Le cadre réglementaire du Décret Tertiaire

Le Décret Tertiaire fixe des objectifs ambitieux de réduction de la consommation énergétique en plusieurs paliers :

  • 40% d’ici 2030
  • 50% d’ici 2040
  • 60% d’ici 2050

Les établissements de santé et médico-sociaux sont pleinement concernés, car ces bâtiments, souvent anciens et énergivores, présentent des consommations élevées dues aux besoins de chauffage, ventilation, climatisation, et aux équipements médicaux.

L’obligation principale repose sur la déclaration des consommations énergétiques via la plateforme OPERAT gérée par l’ADEME. À partir de ces données, les propriétaires doivent élaborer une stratégie de réduction et mettre en œuvre des actions d’amélioration.

Enjeux spécifiques pour le secteur de la santé et du médico-social

  • Un parc immobilier souvent vétuste et énergivore

Les hôpitaux et établissements médico-sociaux sont souvent logés dans des bâtiments anciens, construits à des périodes où la performance énergétique n’était pas une priorité. Ces infrastructures sont généralement mal isolées, avec des systèmes de chauffage et de ventilation obsolètes.

  • Des contraintes d’usage complexes

Contrairement à d’autres bâtiments tertiaires, les établissements de santé ont des contraintes spécifiques :

    • Occupation permanente : Les bâtiments fonctionnent 24h/24, ce qui implique des consommations énergétiques élevées.
    • Température contrôlée : La température doit être maintenue à un niveau constant pour le confort des patients et la préservation des équipements médicaux.
    • Sécurité sanitaire : L’air intérieur doit respecter des normes strictes, nécessitant des systèmes de ventilation performants.
  • Un cadre budgétaire souvent limité

Les établissements publics de santé et médico-sociaux doivent composer avec des budgets contraints.

L’intérêt de la mise en conformité avec le Décret Tertiaire

Malgré ces contraintes, la mise en conformité avec le Décret Tertiaire représente une opportunité pour les gestionnaires de patrimoine médico-social.

  • Réduction des coûts d’exploitation

Investir dans l’efficacité énergétique permet de réduire les charges :

    • Moins de dépenses énergétiques grâce à l’amélioration de l’isolation et à l’installation d’équipements performants (chaudières à haute efficacité, éclairage LED, etc.).
    • Moins de maintenance grâce au remplacement des systèmes obsolètes.

  • Amélioration du confort et du bien-être des patients

Un bâtiment aux consommations maîtrisées garantit :

    • Un meilleur confort thermique pour les patients et le personnel.
    • Une meilleure qualité de l’air intérieur, limitant les risques d’infections nosocomiales.

  • Valorisation patrimoniale

Un établissement médical conforme aux normes énergétiques actuelles bénéficie d’une meilleure valorisation sur le marché immobilier. De plus, en cas de cession ou de location, il sera plus attractif pour les investisseurs.

  • Accès à des financements et aides publiques

Plusieurs dispositifs financiers existent pour accompagner les établissements de santé dans leur transition énergétique :

    • Certificats d'Économies d'Énergie (CEE)
    • Fonds de soutien de l’ADEME
    • Subventions locales et régionales

Solutions pour répondre aux obligations du Décret Tertiaire

Pour aider les propriétaires à se conformer aux exigences du Décret Tertiaire, plusieurs solutions existent.

  • Réalisation d’un audit énergétique (État des lieux)

Un audit énergétique permet de diagnostiquer les sources de consommation et de proposer des solutions adaptées. Cette analyse repose sur :

    • Une étude des factures énergétiques
    • Une visite sur site pour identifier les points faibles
    • Une modélisation thermique des bâtiments

  • Élaboration d’un Schéma Directeur Énergie

À partir des résultats de l’audit, il convient d’établir un plan d’action à long terme en définissant :

    • Les priorités d’investissement
    • Les solutions techniques adaptées
    • Les échéances pour atteindre les objectifs du décret

Ce Schéma Directeur Énergie doit être pensé en fonction des contraintes budgétaires et opérationnelles des établissements de santé.

  • Mise en place de travaux d’amélioration énergétique

Les actions à mener peuvent inclure :

    • Isolation thermique des façades et toitures
    • Modernisation des systèmes de chauffage et ventilation
    • Remplacement de l’éclairage par des LED
    • Installation de panneaux solaires pour réduire la dépendance aux énergies fossiles

  • Suivi et pilotage des consommations

Une fois les travaux réalisés, il est essentiel de suivre les performances énergétiques via des outils de télésuivi et de gestion des consommations. La plateforme OPERAT impose un reporting annuel des consommations pour vérifier la conformité avec les objectifs fixés.

 

Le secteur de la santé et du médico-social doit anticiper sa mise en conformité avec le Décret Tertiaire afin d’éviter des sanctions et de bénéficier d’économies substantielles sur le long terme. En adoptant une stratégie efficace de rénovation et de gestion de l’énergie, les propriétaires peuvent optimiser leurs coûts, améliorer le confort des patients et valoriser leur patrimoine.

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