En se basant sur 60 publications scientifiques à propos du télétravail et sur le retour d’expérience de 26 organisations (350 000 salariés français), l’ADEME a ainsi réalisé une étude ayant pour but d’établir un bilan environnemental quantitatif estimatif global du télétravail, évaluer l’intensité des effets rebond du télétravailleur moyen français, et de discuter des paramètres clés influençant ce bilan.
Tout d’abord, l’ADEME a établi que le bénéfice environnemental moyen lié à la réduction des déplacements domicile-travail est de 271 kgCO2e annuels par jour de télétravail hebdomadaire, ainsi télétravailler 4 jours par semaine permettrait de réduire son empreinte d’1 tCO2e par an, soit 10% de l’empreinte annuelle d’un français (9,9 tCO2e).
L’étude de l'ADEME fait état de 6 effets rebond directs :
L’étude présente aussi 3 effet systémiques favorables mais difficilement modélisables, que sont la réduction de la congestion routière, la flexibilité des horaires et la virtualisation des relations professionnelles (réduction des déplacement intersites, etc.). D’autres effets rebonds jugés non modélisables ou non significatifs sont décrits tels que le doublement des équipements (siège de bureaux, second écran, etc.), l’augmentation du pouvoir d’achat des télétravailleurs, la construction de tiers-lieux ou d’agrandissement des habitations, etc.
Finalement, l'ADEME conclut que le bilan environnemental du télétravail reste favorable dans la plupart des jeux d'hypothèses et aboutit à plusieurs recommandations à mettre en place pour réduire les effets rebonds défavorables :
1. Décourager la pratique du télétravail par journée incomplète;
2. Encourager la mise en place d’un flex office organisé;
3. Promouvoir les mobilités actives ou les transports en commun pour réduire l’impact des mobilités en étoile autour du domicile du télétravailleur;
4. Face aux phénomènes de relocalisations périurbaines, rurales ou lointaines, investir dans des environnements de travail dits « full remote » (taux de télétravail > 85 %) qui limitent les allers-retours. S’agissant des politiques publiques, des mesures complémentaires pourraient être prises pour contenir l’étalement urbain et accroître l’offre de logements près des emplois;
5. Maintenir une offre de transports en commun attractive pour les non-télétravailleurs et pour éviter les reports modaux.