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Plan de sobriété : l’acte 2 est lancé

Rédigé par ALTEREA | 13/03/2023

En octobre dernier, le gouvernement avait présenté son plan de sobriété. Aujourd’hui, pour continuer sur cette trajectoire, l’acte 2 du plan de sobriété est lancé. ALTEREA décrypte pour vous ces nouvelles mesures.

Pour lutter contre la crise énergétique et éviter les coupures d’électricité, le gouvernement a demandé aux différents acteurs de se mobiliser afin de réduire leurs consommations énergétiques de 10% en deux ans. La consommation d'électricité a ainsi baissé de 8% et celle de gaz de près de 13% sur l'automne et l'hiver, par rapport aux années précédentes.  Les mesures prises pour encourager la sobriété énergétique ont donc eu un effet significatif.

Cependant, il est important de garder à l'esprit que le contexte est particulier, avec des températures relativement douces pour la saison et une économie encore marquée par la pandémie de COVID-19. 

Les secteurs les plus impactés

Une partie de la réduction de la consommation d'énergie enregistrée ces derniers mois a été subie, en raison de la crise énergétique et de la hausse des prix de l'énergie.

Cette situation a contraint de nombreux acteurs, notamment les industries, à réduire leur consommation d'électricité et de gaz dès la fin de l'été.

Dans le résidentiel et le tertiaire, les baisses ont été enregistrées plus tardivement, au lancement de la période de chauffe. La baisse de la consommation d'électricité a principalement été réalisée par la réduction de la température de chauffage d'un degré, tandis que l'extinction ou la réduction de l'éclairage public a représenté un autre levier important. Toutefois, cette dernière a été réalisée en "cœur de nuit", entre minuit et 4 heures du matin, ce qui n'a pas permis de répondre aux pics de consommation les plus tendus.

Certains changements dans la consommation d'énergie sont susceptibles d'être temporaires car ils ont été motivés par des contraintes financières plutôt que par des choix conscients. Cependant, certaines mesures, comme la décision de nombreuses municipalités d'éteindre l'éclairage public, pourraient être pérennisées. Il existe encore un grand potentiel d'économies d'énergie supplémentaires et de nombreuses mesures pourraient être mises en œuvre sans impact significatif sur la qualité de vie. Par exemple, Négawatt a identifié 50 mesures "indolores" qui pourraient être mises en œuvre au cours des deux prochaines années par les particuliers, les collectivités et les entreprises : l'installation de limiteurs de débit sur les robinets d'eau et l'arrêt de la ventilation des bâtiments pendant les périodes d'inactivité par exemple.

Objectif : -40% d’ici 2050

L'objectif est désormais d’inscrire la baisse des consommations sur le long terme.

Selon les derniers chiffres de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France, la baisse de la consommation électrique a atteint 8,3% sur les quatre dernières semaines par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), hors crise sanitaire.

Du côté du gaz, la baisse de la consommation est encore plus importante. Selon GRTgaz, la France se situe à -12,8% sur la période allant du 1er août 2022 au 12 février 2023, comparée à la même période en 2018-2019. Cette baisse est probablement due en partie à la substitution du gaz par l'électricité, mais elle montre également que les ménages et les entreprises sont de plus en plus conscients de la nécessité de réduire leur consommation d'énergie.

L'objectif de court terme du plan de sobriété énergétique est de réduire la consommation d'énergie de 10% d'ici 2024. Cependant, cet objectif est inscrit dans un objectif gouvernemental de plus long terme, soit une réduction de 40% de la consommation d'énergie d'ici 2050. Cette cible est en ligne avec les objectifs climatiques de la France, qui vise à atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle.

Le rapport sur les futurs énergétiques 2050 de RTE souligne que cette réduction de la consommation d'énergie est essentielle pour atteindre la neutralité carbone. En effet, la consommation d'énergie est directement liée aux émissions de gaz à effet de serre qui sont la principale cause du changement climatique. Pour atteindre la neutralité carbone, il est donc nécessaire de réduire la consommation d'énergie et de développer des sources d'énergies renouvelables et décarbonées.

L’Acte 2 en plusieurs étapes

Selon le communiqué de l'exécutif, Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l'Industrie, « réunira à nouveau, avec chaque ministre concerné, l'ensemble des groupes de travail dans les prochaines semaines pour faire un point d'étape, afficher les indicateurs de suivi, lever les éventuels freins et voir comment aller plus loin encore ».

Le premier groupe de travail à se rassembler sera celui autour du sport, avec la participation de la ministre des Sports et des Jeux Olympiques, Amélie Oudéa-Castéra.

Ensuite, les huit autres groupes de travail seront également convoqués dans les prochaines semaines, à savoir les groupes État, entreprises et organisation du travail, établissements recevant du public et grandes surfaces commerciales, industrie, logement, transports, numérique et télécoms, ainsi que les collectivités territoriales. Les dates précises de ces réunions n'ont pas encore été communiquées.

La transition énergétique ne sera pas facile, elle nécessitera des efforts et des investissements importants. Le plan de sobriété énergétique est une étape importante pour encourager cette tendance et pour aider la France à atteindre ses objectifs climatiques.