Audits énergétiques 

France

Mission
Réalisation d’audits énergétiques
Maître d’ouvrage
URSSAF Bretagne
Typologie de bâtiments
Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)
Nombre d’unités fonctionnelles
28 sites répartis en France
Surface totale
180 000 m²
Remarque
Prestation réalisée via le marché de transition énergétique de l'UGAP

CONTEXTE

Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), dédié à la recherche scientifique et technique.
Présent sur neuf centres répartis sur l’ensemble du territoire français, le CEA a sollicité ALTEREA, via le marché de l’UGAP, pour réaliser des audits énergétiques réglementaires.
Ces audits ont dû tenir compte de contraintes techniques spécifiques, notamment en matière de ventilation, de chauffage, de sécurité, de sûreté et d’accès hautement contrôlé.
Au total, 28 sites ont été audités, parmi lesquels figure le tokamak WEST, un réacteur expérimental conçu pour générer et confiner un plasma de fusion à l’aide de champs magnétiques puissants.
Les sites audités se situent notamment sur les centres suivants :
  • Cadarache (13)
  • Marcoule (30)
  • Grenoble (38)
  • Saclay (91)
  • Évry (91)
  • Fontenay-aux-Roses (92)
Chaque bâtiment a fait l’objet d’un audit, adapté à ses caractéristiques propres. Seuls les centres d’Évry et de Grenoble sont alimentés par un réseau de chaleur urbain (RCU), tandis que les autres centres (Saclay, Fontenay-aux-Roses, Cadarache et Marcoule) disposent chacun de leur propre chaufferie centrale, avec ou sans cogénération, ainsi que de leur propre réseau de distribution.

ORGANISATION DE LA MISSION

ALTEREA a mis en œuvre une approche en trois phases, articulée autour de l’analyse des usages énergétiques des sites, de la définition d’axes d’amélioration et de la proposition de scénarios de travaux adaptés. Cette mission s’est déroulée sur plusieurs sites multi-bâtiments, avec une sélection ciblée des bâtiments audités.

Phase 1 – Analyse préalable
L’analyse préalable a pour objectif de poser les bases techniques et organisationnelles de l’audit. Elle s’est déroulée en quatre étapes principales :
  • Préparation de l’audit avec le CEA, pour définir le périmètre, les attentes spécifiques et les modalités d’intervention
  • Collecte d’informations sur site, comprenant :
    • Une réunion de lancement
    • Des entretiens avec les différents acteurs concernés
    • Une visite technique des installations et des relevés sur site
    • La pose d’instrumentation sur des équipements définis en concertation avec les installations (10 points de mesure électrique type pince ampèremétrique sur une durée de 2 semaines) 
  • Analyse des données collectées, permettant la rédaction d’un rapport présentant l’état initial et les premières hypothèses
  • Réunion intermédiaire avec les équipes du CEA pour valider les hypothèses, affiner les scénarios de travaux et assurer un alignement avec les attentes des utilisateurs
  • Réunion de restitution de l’analyse préalable, afin de valider les constats, les besoins spécifiques du site et de cadrer la phase suivante.
Phase 2 – Analyse détaillée
À l’issue de l’analyse préalable, les axes de travail préférentiels ont été approfondis. Cette phase a permis de :
  • Définir précisément les besoins énergétiques des processus industriels (quantité, qualité, temporalité)
  • Identifier les moyens énergétiques associés et les systèmes de fourniture en utilités
  • Élaborer une cartographie complète des flux énergétiques
Phase 3 – Recherche des solutions d’amélioration
À partir du bilan énergétique validé, correspondant à la situation de consommation de référence, ALTEREA a conduit une démarche d’optimisation énergétique structurée autour des actions suivantes :
  • Analyse des résultats des mesures, des dysfonctionnements et points de pertes énergétiques
  • Identification, quantification et chiffrage de solutions d’amélioration visant à réduire la facture énergétique
  • Comparaison des différentes solutions selon leur efficacité, leur coût et leur faisabilité
  • Proposition d’indicateurs de performance énergétique et de modalités de suivi dans le temps
Les solutions proposées ont été classées selon trois niveaux d’intervention 
  1. Actions comportementales, visant à améliorer les usages sans investissement significatif
  2. Optimisation des processus techniques existants
  3. Travaux à coût financier significatif, sur les équipements ou l’enveloppe
Demandes spécifiques
Une spécificité de cette mission a résidé dans l’installation de pinces ampèremétriques sur des départs électriques identifiés en concertation avec les installateurs, permettant de mesurer les intensités et ainsi de détecter les éventuelles anomalies (pertes de puissance, surconsommation ou sous-consommation sur certaines ventilations). 
Ces mesures ont contribué à affiner les préconisations de travaux en fonction des résultats observés.

EXEMPLES CONCRETS

Exemple 1 : Centre de Cadarache (13)
L’audit portait sur un ensemble de trois bâtiments totalisant environ 12 000 m², avec des typologies variées : bureaux, laboratoires et bâtiment classé INB (Installation Nucléaire de Base). Deux scénarios de travaux ont été définis :
  • Scénario 1 : interventions ciblées à retour sur investissement rapide (réduction des débits de ventilation, amélioration de la régulation, remplacement de pompes à débit constant, etc.). Ce scénario permettait un gain énergétique de 16 % pour un investissement d’environ 74 000 €.
  • Scénario 2 : intégrant le premier scénario, complété par des interventions sur le bâti (remplacement de menuiseries, isolation thermique, changement de CTA, etc.). Ce second scénario offrait un gain légèrement supérieur de 18 %, mais pour un investissement bien plus élevé, de l’ordre de 884 000 €.
La faible différence de performance entre les deux scénarios s’explique par l’état déjà relativement bon de certains bâtiments, limitant l’impact des travaux lourds sur l’enveloppe. De plus, les interventions comme l’isolation thermique par l’extérieur ou le remplacement des menuiseries, bien que coûteuses, n’ont pas toujours un bon ratio coût/bénéfice énergétique, notamment dans le contexte de sites occupés.
Exemple 2 : Centre de Saclay (91)
Un bâtiment d’environ 6 000 m², datant des années 1960, a montré un potentiel bien plus élevé :
  • Scénario 1 : actions prioritaires (régulation, ventilation, etc.) – gain de 34 %, pour 2,5 M€.
  • Scénario 2 : même base + travaux lourds (isolation, ENR, etc.) – gain de 44 %, pour 2,9 M€.
Malgré une surface deux fois inférieure à celle de Cadarache, le potentiel d’économie d’énergie y est bien plus élevé en raison de l’état vétuste du bâti (absence d’isolation, menuiseries anciennes, systèmes techniques obsolètes).

 

 

« Dans le cadre de son obligation d’audit énergétique réglementaire, le CEA a confié à ALTEREA en juillet 2023 la réalisation de 28 audits énergétiques avec instrumentation.
Ces audits ont concerné 6 centres de recherche différents et des installations de complexité variée : bureaux, laboratoires, installations nucléaires et datacenters.
Le CEA a particulièrement apprécié le professionnalisme des auditeurs et leur capacité à s’adapter aux contraintes et activités spécifiques du CEA.
Cette mission s’est terminée en mai 2024 dans le respect du calendrier et des performances attendus. »

Rodolphe DE VOS
Direction Financière et des Programmes du CEA
Direction déléguée à l’Investissement et au Patrimoine du CEA

 

 

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