Rétro-commissionnement

Boulogne-sur-Mer (62)

Mission
Assistance à maîtrise d’ouvrage pour une mission de rétro-commissionnement au sein du bâtiment de l’ANSES à Boulogne-sur-Mer
Maître d’ouvrage
ANSES – Agence Nationale de Sécurité Sanitaire
Typologie de bâtiment
Bureaux et laboratoires
Remarque
Prestation réalisée via le marché de transition énergétique de l'UGAP

CONTEXTE

L'ANSES, un laboratoire dédié à la sécurité des aliments, a été construit en 2008 sur le port de Boulogne-sur-Mer. En 2018, deux extensions ont été ajoutées à la façade du bâtiment.
ALTEREA a été sollicitée par l'ANSES pour mener une mission de rétro-commissionnement, en réponse à des problèmes de chauffage affectant les deux extensions situées au niveau R+1, ainsi que le couloir en retrait. Ces dysfonctionnements entraînent un inconfort pour les collaborateurs de l'ANSES.
 

OBJECTIFS DE L'OPÉRATION

L'objectif de cette mission est d'identifier des actions correctives afin d'améliorer le confort des collaborateurs.

ORGANISATION DE LA MISSION

La mission de rétro-commissionnement (RCX) consiste en l’évaluation de la performance après travaux du site, à la comparaison de la performance réelle à la performance théorique attendue, à l’identification des sources des potentielle dérives et pour finir à l’établissement, à la mise en œuvre et au suivi d’un plan d’action corrective et/ou d’optimisation. 

La mission se déroule en 2 principales phases :
  • Le diagnostic après travaux du site
    • Analyse de la performance réelle
    • Evaluation de la performance attendue
    • Visite sur site
    • Evaluation des conditions d’usage et d’exploitation
  • La mise en œuvre et l’évaluation du plan de rétro-commissionnement
    • Etablissement d’un plan d’actions correctives et/ou d’optimisation priorisée 
À la suite de l'analyse des températures intérieures du bâtiment, effectuée à l'aide de sondes installées dans les espaces concernés, les équipes ont constaté que la température moyenne était de 18,7 °C, soit légèrement inférieure à la consigne qui préconise une température moyenne de 19 °C. Par exemple, sur la période du 3 janvier au 28 février, les températures variaient entre 15 °C et 20 °C. En été, des problèmes de surchauffe ont également été relevés, notamment en août avec des montées de chaleur importantes.

Les équipes ont ensuite analysé le système de chauffage pièce par pièce à l'aide d'études de thermographie infrarouge, afin d'évaluer la diffusion de la chaleur. Cette opération a permis à ALTEREA de constater un manque d'homogénéité dans la distribution d'air, indiquant un potentiel problème de débit d'eau et d'air. Un nettoyage approfondi des unités pourrait réduire cet impact et permettre de rétablir un débit correct. À noter que pour être performant, un système de chauffage à air doit assurer une circulation de l'air à un rythme de trois fois le volume de la pièce par heure.
 
Certaines unités de radiateurs étaient défectueuses, ne laissant qu'un seul radiateur pour traiter les déperditions de chaleur, ce qui était insuffisant. De plus, des zones présentaient un manque d'isolation, entraînant des pertes de chaleur supplémentaires.
La puissance de chauffage des chaudières n'a pas été ajustée lors de l'ajout des extensions en 2018, entraînant une sous-puissance estimée à 19 %. Des problèmes de ventilation ont également été constatés, notamment au niveau des sorbonnes, générant des courants d'air et des fuites.
 
Des défauts de conception de l'enveloppe du bâtiment ont aussi été identifiés. Par exemple, un isolant avait été installé avec une lame d'air de 10 cm entre l'isolant et la façade en béton, laissant passer de l'air et réduisant ainsi l'efficacité de l'isolation. Une réduction de l'épaisseur de cette lame d'air est donc nécessaire.
 
Des infiltrations ont été observées au niveau des fenêtres, qui manquaient d'étanchéité. Il n'y avait pas de retour d'isolant autour des fenêtres, et des défauts de jointure au niveau des vitrages provoquaient de l'humidité à l'intérieur. Le plancher bas, non protégé et exposé à l'humidité du port, risquait également de se dégrader plus rapidement.
 
Ainsi, ce bâtiment présente à la fois des déperditions statiques et dynamiques. ALTEREA a donc élaboré un programme d'actions correctives que l'ANSES peut mettre en œuvre pour remédier à ces déperditions.