Canicule : solutions pour faire face aux îlots de chaleur urbains

31/07/2019

Cela ne vous a pas échappé, le dérèglement climatique cause, et va causer, de plus en plus de périodes de forte chaleur en saison estivale. Alors comment les villes peuvent-elles lutter contre le phénomène des îlots de chaleur urbains ?

 

Les chiffres de l’étude scientifique publiée dans la revue The Lancet Planetary Health en août 2017, sont plutôt alarmants. D’ici 2100, deux Européens sur trois seront affectés par des catastrophes climatiques et le nombre de morts annuelles dues à ces catastrophes passerait de 3 000 (période de 1981 à 2010) à 152 000. En 2003, la canicule avait provoqué la mort de plus de 70 000 personnes en Europe, dont 19 000 personnes en France. Le phénomène ne semble pas s’affaiblir, en effet, l’année dernière, un record de chaleur nocturne, 30,5°C, a été enregistré en Corse.

Les îlots de chaleur urbains, qu’est-ce que c’est ?

Ce que l’on dénomme « îlot de chaleur urbain » est un lieu, situé en centre des agglomérations, souvent bétonné et où les sols gardent la chaleur. On peut constater une différence de 12 degrés entre la température d’un îlot de chaleur et la périphérie d’une grande agglomération.

Comment lutter contre la chaleur en milieu urbain ?

Une étude scientifique publiée dans la revue Nature Climate Change révèle que, d’ici 2100, 5% des villes les plus peuplées au monde pourraient observer une augmentation des températures pouvant dépasser les 8%. Pour se rafraîchir, les villes disposent de plusieurs leviers d’action :

  • L’aménagement d’espaces verts
  • L’arrosage des chaussées
  • Le choix de matériaux de construction réfléchissants
  • L’utilisation de revêtements appropriés

Un enrobé innovant testé à Paris

En juillet 2018, la Ville de Paris a lancé une expérimentation sur la pose d’enrobés phoniques rafraîchissants. Cet enrobé est capable, à la fois d’atténuer le bruit de la circulation automobile et de rafraîchir l’air en piégeant l’eau dans son évaporation. Cette expérimentation durera cinq ans avec trois chantiers pilotes, long chacun de 400 mètres.

Créer des îlots de fraîcheur

Pour augmenter les îlots de chaleur, la création de nouveaux espaces verts semble être la solution à privilégier. En effet, ces derniers forment des îlots de fraicheurs. Les arbres ont un rôle de régulateur thermique, en plus de l’ombre qu’ils produisent, ils captent le CO2 et gardent les rues fraiches en empêchant le stockage de la chaleur dans le bitume. Ainsi, la maire de Paris, Madame Anne Hidalgo, a annoncé la mise en place de 40 hectares d’espaces verts en plus dans la capitale. Les opérations de débitumisation sont d’ores et déjà en cours. Quatre forêts urbaines devraient voir le jour au cours de l’année 2020. Pour la rentrée de septembre 2019, les enfants d’une trentaine d’écoles parisiennes retrouveront leurs cours d’école changée. Exit le bitume et le goudron, place à la terre et aux végétaux.