Le confort d'été, un enjeu majeur pour les écoles et le logement social face aux vagues de chaleur

24/07/2025

Face à l'intensification des vagues de chaleur, la question du confort d'été dans les bâtiments, notamment scolaires et résidentiels sociaux, devient cruciale. Plusieurs initiatives émergent pour repenser les solutions, alliant sobriété énergétique et efficacité.

 

Écoles : le programme Racine pour des alternatives durables à la climatisation  

Les vagues de chaleur qui ont frappé la France ont conduit plusieurs villes à fermer temporairement leurs écoles. Ce contexte met en lumière l’urgence d’adapter les établissements scolaires. Dans ce cadre, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) a lancé, via le programme Actee, le projet Racine (Recherche sur l'adaptation aux canicules à l'intérieur de nos écoles), financé par les certificats d’économies d’énergie (CEE).

Depuis juin 2025, quinze écoles pilotes en France sont équipées de capteurs de température, d’humidité et de CO2. Ces écoles expérimentent des solutions "low-tech" pour améliorer le confort d’été sans recourir à la climatisation traditionnelle, souvent défaillante, énergivore et peu durable1.

Parmi ces solutions :

  • Protections solaires passives : stores, brise-soleil, végétalisation.
  • Ventilation naturelle optimisée.
  • Matériaux biosourcés et locaux pour mieux réguler la chaleur.
  • Sensibilisation des usagers : adaptation des pratiques pédagogiques, ajustement des horaires.

 

 Avant l’expérimentation des solutions "low-tech", les premières analyses des conditions thermiques dans les écoles ont révélé des situations particulièrement préoccupantes. Dans certaines salles de classe, des températures dépassant les 30 °C ont été fréquemment relevées, y compris dans des bâtiments équipés de climatisation, avec un pic à 37 °C enregistré dans une école.2. Ces constats mettent en évidence les limites des systèmes techniques actuels, souvent complexes, sujets à des pannes fréquentes et à des délais de maintenance importants. Ils justifient pleinement l’intérêt de recourir à des approches simples, résilientes et peu énergivores, comme celles testées dans le cadre du projet Racine. 

 

Logement social : une méconnaissance du parc mais des initiatives émergentes


Dans le secteur du logement social, le défi est tout aussi important. Selon l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols), de nombreux bailleurs sociaux méconnaissent encore les caractéristiques thermiques de leur parc, ce qui complique la mise en œuvre de solutions efficaces face aux fortes chaleurs.


Cependant, des initiatives commencent à voir le jour, avec des approches similaires à celles testées dans les écoles :
•    Végétalisation des toitures et façades.
•    Brise-soleil et stores extérieurs.
•    Isolation thermique performante.
•    Amélioration de la ventilation naturelle.

Ces stratégies permettent non seulement de limiter le recours à la climatisation mais aussi de préserver la santé des occupants, notamment les personnes les plus vulnérables : enfants, personnes âgées ou précaires.

Vers un modèle de confort d'été résilient et durable
Qu’il s’agisse d’écoles ou de logements sociaux, la nécessité d’un confort d’été sobre en énergie, reposant sur des principes passifs, devient incontournable. Le projet Racine pourrait ouvrir la voie à une généralisation de ces pratiques à d’autres établissements publics, tandis que les bailleurs sociaux sont appelés à mieux diagnostiquer leur parc et à investir dans des solutions naturelles.

Le confort d'été n'est plus un luxe, c’est un enjeu de santé publique et d’égalité sociale, qui nécessite des réponses adaptées au changement climatique.

 

Sources 

1 : Le programme Actee lance une expérimentation pour adapter les écoles aux vagues de chaleur

2 : Le programme Actee lance une expérimentation pour adapter les écoles aux vagues de chaleur