Les leviers pour la réhabilitation des bâtiments d’enseignement

22/10/2020

Un rapport du groupe de travail sur la rénovation énergétique des bâtiments éducatifs publié par le Plan Bâtiment Durable et la Caisse des Dépôts fait état de plusieurs recommandations pour accompagner les collectivités dans la réhabilitation des bâtiments éducatifs. Faisons le point ensemble sur ces différents leviers.

Informer et connaître

Le rapport met en avant un premier constat, essentiel pour la mise en place des opérations de réhabilitation : le manque de connaissance de l’état du patrimoine. En règle générale, il est difficile pour une collectivité d’avoir une vision d’ensemble sur l’état de son patrimoine, les informations étant divisées entre plusieurs services. De même, on constate des niveaux de connaissances et de compétences très disparates entre les services des différentes collectivités, notamment sur les questions d’efficacité énergétique.


La question de la sensibilisation a aussi été soulevée par le Plan Bâtiment Durable. Du côté des décideurs, la motivation et la sensibilisation sur la nécessité de réhabiliter les bâtiments éducatifs, est variable. Un effet qui peut être lié à un manque de transmission des informations de la part des différents services techniques. Ces derniers subissent eux aussi un manque de connaissances concernant les enjeux liés à l’amélioration des bâtiments éducatifs. À ce titre, il semble indispensable que les services techniques soient tenus informés du contexte réglementaire, et notamment en ce qui concerne les obligations de rénovation dans le parc tertiaire, mais aussi des différents engagements patrimoniaux prit par leurs institutions (PCAET, PLU, Sraddet, SCoT…).


La rénovation énergétique des bâtiments d'enseignementConsidérer le patrimoine dans son ensemble


Le Plan Bâtiment Durable le mentionne à plusieurs reprises, l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments d’enseignement doit être un pilier de la stratégie globale d’amélioration du parc. Si on constate un niveau de connaissance variable au sein des collectivités, à l’échelle nationale, on remarque que le niveau de données est insuffisant. Un certain nombre de facteurs sont inconnus ou imprécis comme la superficie totale, le niveau de consommation énergétique, le niveau d’investissements … Pourtant ces données sont essentielles à la mise en place d’une stratégie d’amélioration. La connaissance de l’état du patrimoine est le point de départ de la démarche. Pour cela, il faut prendre en compte, lors de l’élaboration de sa stratégie patrimoniale, les éléments suivants :

  • L’avenir des bâtiments d’ici 10 ou 20 ans
  • Les besoins identifiés par le propriétaire (mise aux normes d’accessibilité, sécurité…)
  • La valeur patrimoniale et architecturale des bâtiments concernés
  • Les aspects hygiéniques et sanitaires de l’usage des locaux, notamment sur la question de la qualité de l’air intérieur
  • L’évolution des besoins pédagogiques avec l’usage des outils numériques et la redéfinition des espaces de travail
  • L’évolution des effectifs scolaires et universitaires


Dépasser l’excuse pécuniaire


Si l’on se rapporte à la Charte tertiaire du Plan Bâtiment Durable, on constate qu’une amélioration de la performance énergétique d’un ordre de 10 à 20% est possible sans réaliser de lourds investissements. Ainsi, le Plan Bâtiment Durable préconise une approche en 3 étapes :

  1. Maîtriser les usages
  2. Améliorer l’entretien
  3. Miser sur la performance énergétique

L’utilisateur a un rôle primordial à jouer. On estime que si les utilisateurs d’un bâtiment sont suffisamment sensibilisés aux économies d’énergie, le potentiel de gain énergétique est de 10%.


Aujourd’hui, plusieurs outils sont disponibles pour permettre un bon pilotage et suivi des installations. On peut alors mentionner le BIM ou le commissionnement lors d’un projet de construction, de restructuration ou de rénovation. Il ne faut oublier les outils de supervision et GMAO (Gestion de la maintenance assistée par ordinateur), qui permettent de piloter les équipements à distance et de surveiller les consommations énergétiques.


Pour accompagner les collectivités dans la réhabilitation de leur parc de bâtiments éducatifs, le Plan Bâtiment Durable préconise donc un certain nombre d’actions en amont, comme la collecte des données ou la sensibilisation des utilisateurs qui permettent déjà de réaliser de belles économies d’énergie.