Les impacts du Covid-19 secteur du BTP et de la transition énergétique

22/03/2020

La crise sanitaire du coronavirus chamboule l’activité de toutes les entreprises. Le secteur du bâtiment et celui de la transition énergétique ne font pas exception : suspension éventuelle des chantiers, conséquences sur les consommations d’énergie, …. Voici les changements observés et les conséquences de cette situation exceptionnelle.

 

L’arrêt possible des chantiers de façon temporaire


La Fédération Française du Bâtiment, la Capeb et la FNTP (Fédération Nationale des Travaux Publics) ont exprimé, mardi 17 mars, dans un communiqué, leur volonté de stopper temporairement les chantiers sur le territoire français. Selon ces organismes professionnels du secteur du bâtiment, les conditions de sécurité et d’intervention ne sont plus optimales (absence de masque de protection, par exemple). Il faut empêcher la propagation du virus et protéger la santé des salariés.

Toutefois, l’argument sanitaire n’est pas la seule raison venant justifier cette requête. La désorganisation du secteur est également devenue un frein à l’avancement des chantiers (problèmes de disponibilité des interlocuteurs, difficultés d’approvisionnement chez les fournisseurs, …).

En début de semaine, ces fédérations ont discuté avec le gouvernement sans pour le moment trouver un terrain d’entente. Plusieurs questions semblent donc rester sans réponse. Certaines entreprises ont décidé d’arrêter leur activité. D’autres s’y refusent.

Le Conseil national de l’Ordre des Architectes soutient également les organismes professionnels du secteur du bâtiment dans un communiqué. Selon le président, Denis Dessus, « il faut dès à présent étudier les modalités d’arrêt et de sécurisation des chantiers avec les maîtres d’ouvrage et les entreprises ». Il ajoute « la décision de l’arrêt du chantier par le maître d’ouvrage doit s’accompagner de la suspension des obligation contractuelles […] sur les délais notamment ». Il demande aussi que le paiement concernant les travaux déjà exécutés ne soit pas bloqués.

Le gouvernement ne semble pas prendre en compte cette requête et indique dans un courrier du 17 mars destiné aux préfets : « il est bien évidemment admis que les personnes qui exercent une activité qui les oblige à se déplacer (les livreurs par exemple) ou à travailler en extérieur (chantiers de bâtiment et des travaux publics notamment) doivent poursuivre ».

Une baisse de la consommation d’électricité

De façon logique, la consommation d’électricité en France a baissé en raison de la mesure du gouvernement de fermer les cinémas, bars, discothèques, restaurants, centres commerciaux, bibliothèques, salles de spectacles, musées et établissements sportifs. Lundi 16 mars, une baisse de 10% de la consommation aurait été observée. Leur fermeture est prévue jusqu’au 15 avril pour le moment.

Un bon point en matière de réchauffement climatique ! La France observera peut-être une diminution de la pollution comme cela fut le cas en Chine.

Dans tous les cas, la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, s’est entretenue avec les opérateurs du réseau national. Ces derniers assureront la production et la distribution d’énergie nécessaire tout au long de cette crise sanitaire.

Le marché des énergies renouvelables fragilisé

L’impact n’est pas seulement national mais aussi mondial, notamment en matière de transition énergétique.

Le marché des énergies renouvelables est chamboulé. En effet, l’installation de nouvelles capacités de production solaire diminue pour la première fois depuis 1980 selon le rapport le cabinet Bloomberg NEF. Les prévisions établies pour l’année 2020 passerait de 121-152 GW à 108-143 GW. Il en est de même pour l’éolien.

Comme l’indique ce rapport, cela risque de ne pas s’arranger tout de suite, les préoccupations des politiques n’étant pas tournées vers ces sujets actuellement.