Transition écologique : Elisabeth BORNE promet un « fonds vert » d’1,5 milliard d’euros aux collectivités

6/09/2022

Dans un entretien au Parisien, samedi 27 août, la première ministre Elisabeth BORNE a annoncé la mise en place d’un « Fonds vert doté de 1,5 milliard d'euros à destination des collectivités pour les aider dans l'accélération de leur transition écologique ». Retour sur cette annonce.

Un soutien financier pour accompagner les collectivités locales

Étant donné l’urgence écologique, l’Etat réagit en proposant des enveloppes budgétaires pour répondre aux évènements climatiques de plus en plus récurrents. Ainsi, après l’annonce, en juin dernier, d’un fond dédié à la revégétalisation des villes pour lutter contre les îlots de chaleur urbain, c’est une enveloppe d’1,5 milliard d’euros destinée aux collectivités locales qu’a annoncé Elisabeth Borne.

Cette dotation, déjà prévue dans le budget du ministère de la transition écologique, permettra aux territoires de « mettre en place des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et de s’adapter au changement climatique », a précisé Elisabeth BORNE. Elle servira notamment pour :

  • la réhabilitation de friches afin de lutter contre l’étalement urbain ;
  • rénover énergétiquement les bâtiments publics comme les écoles ;
  • redonner place à la nature dans les villes afin de « limiter les îlots de chaleur pendant l'été et rendre la ville plus agréable» ;
  • installer certains équipements comme des parking relais à l’entrée des villes ;

Une méthode à définir

Cependant, cette annonce reste floue pour les associations d’élus. Ils ont besoin de plus d’informations sur cette aide. « 1,5 milliard d'euros est un chiffre global dont il n'est pas précisé la manière de chiffrage ni la durée. Si c'est un fonds, ce n'est probablement pas un chiffre annuel. Pour mémoire, les collectivités investissent chaque année 50 milliards d'euros », a expliqué France urbaine, dans un communiqué. L’association souhaite que cette somme « ne soit pas fléchée projet par projet, mais de façon globalisée et pluriannuelle ».

L’Association des Maires de France (AMF) renchérit, déplorant « que rien n’est dit sur les obligations des collectivités, d’autre part qu’elle n’a pas été associée au travail en amont de ce dispositif. Les maires de France souhaitent donc des informations sur ce que recouvrera ce fonds et sa répartition ».  « La loi de finances rectificative a été votée, il y a trois semaines, et il n'y a pas eu un centime de voté dans ce cadreOn peut donc s'interroger pour savoir s'il y aura effectivement de l'argent nouveau et une coopération avec les collectivités territoriales », pointe du doigt André LAIGNEL, premier vice-président de l’AMF au micro de France Info.

France Urbaine reste tout de même attentive à ce que ce fonds soit utilisable et efficace. Pour ce faire, il faut être méthodique et fixer des priorités car l’Etat et les collectivités mobilisent, depuis de nombreuses années, de l’argent public. L’association souligne qu’« en matière de rénovation énergétique des bâtiments ou de mobilités, les enjeux sont différents selon les villes et les enveloppes allouées doivent s'adapter à la réalité de chaque territoire ».

Enfin, France Urbaine insiste sur le fait qu’il est nécessaire de construire la transition écologique de façon à consolider également la cohésion sociale, de diminuer les inégalités sociales et de proposer des alternatives crédibles et fiables pour cibler tout le monde. L’association veille à ce que la transition écologique désirée par le gouvernement soit également juste et s’inscrive dans une logique de sobriété.

Au cours de l’automne, la première ministre présentera un plan d’actions à plus long terme sur la planification écologique, où figurera cette nouvelle mesure. Un projet de loi sur « l'accélération des énergies renouvelables » est également attendu en conseil des ministres d’ici fin septembre.