Chaleur renouvelable : Lille met en place l’autoroute du futur

4/06/2019

« L’autoroute de la chaleur », c’est le projet mis en place par la Métropole de Lille (MEL) pour répondre à ces besoins énergétiques territoriaux. Comment cela fonctionne-t-il ? On vous dit tout.

 

« L’autoroute de la chaleur » n’est pas à proprement parler une route. Le projet consiste en fait à interconnecter les 6 réseaux de chaleur de la métropole. Au total, 10 communes de la métropole seront traversées par cette « autoroute » longue de 20km. La chaleur est produite par le CVE, Centre de Valorisation Energétique de déchets, qui traite les déchets ménagers des 90 communes de la MEL. L’objectif est de parvenir à distribuer de la chaleur renouvelable ou de récupération à hauteur de 65%. Actuellement, les réseaux de chaleur sont alimentés par du bois, du gaz ou encore du charbon.

« L’autoroute de la chaleur » en chiffres

  • La chaleur produite avec les déchets représente l’équivalent de l’achat de 5 millions d’euros de gaz par an
  • La chaleur produite permettra de réduire de 50 000 tonnes par an les émissions de CO2
  • L’objectif est de couvrir les besoins thermiques (chauffage et/ou ECS) de 50 000 logements, ce qui devrait faire baisser leur facture énergétique de 10%


L’autoroute de la chaleur représente un investissement total de 75 millions d’euros. Le projet bénéficie d’un soutien financier de l’Ademe, via le “Fonds Chaleur”, de 12 millions d’euros et d’une aide du fond européen FEDER de 13 millions d’euros.


« L’autoroute de la chaleur » sera mise en service fin 2020. Sa mise en place permettra alors d’éteindre, de façon définitive, la centrale à charbon du Mont de Terre à partir de 2021.


Le modèle danois


Pour élaborer son « autoroute », la MEL s’est inspirée de ce qui existe déjà au Danemark. En effet, le pays est doté de 450 réseaux de chaleur, pour 761 réseaux de chaleur et de froid côté français (25TWh produit en 2017). Ces derniers sont alimentés à hauteur de 61% en énergie renouvelable. Les réseaux de chaleur danois alimentent les deux tiers des ménages du pays. À Copenhague, la capitale, 99% de la chaleur est fournie par les réseaux de la ville.

En France, 2,4 millions d’équivalents-logements (2/3 résidentiel, 1/3 tertiaire) sont alimentés par le chauffage urbain, pour un mix énergétique renouvelables et de récupération (EnR&R) global supérieur à 56% (données 2017).